L'adversité rend aux hommes toutes les vertus que la prospérité leur enlève.

Eugène Delacroix | Journal intime

La Liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix.
La Liberté guidant le peuple de Delacroix exposée au musée du Louvre à Paris (1831).

La Liberté guidant le peuple selon Albert Uderzo.
Astérix - Tome 34 d'Uderzo et Goscinny (Page 43).

Dans Astérix - Tome 34 - "L'anniversaire d'Astérix et Obélix, Le livre d'or" (Uderzo et Goscinny, Edition Albert-René) Albert Uderzo parodie la toile d'Eugène Delacroix, La Liberté guidant le peuple, sur une planche de sa BD. Au premier plan les légionnaires romains remplacent les soldats tombés ; au centre, Bonemine tient la place de la femme symbolisant la liberté, avec en guise d'étendard et de fusil, un rouleau à pâtisserie et un balaie (Vive la liberté ! ^^) ; à sa droite, Obélix joue l'autoportrait de Delacroix ; derrière lui, on reconnait respectivement de gauche à droite: Cétautomatix et Abraracourcix, en lieux et place des deux combattants de la liberté armés de sabre ; à la gauche de Bonemine, Astérix hérite (par anticipation) du rôle de Gavroche ; et pour finir, au fond à droite, Notre Dame est remplacée par un camp retranché Romain.

Je t'invite à scruter attentivement ce pastiche, qui à l'image de celui du Radeau de la méduse, est riche en détails.

 

La Liberté guidant le peuple est une huile sur toile d'Eugène Delacroix (1798-1863) réalisée entre les mois d'octobre et de décembre 1830, inspirée de la révolution des Trois Glorieuses. Les principaux protagonistes s'inscrivent dans un triangle dont le sommet est le drapeau. Les couleurs dominantes, le bleu, le blanc et le rouge, émergent des teintes grises et brunes. La lumière semble provenir du côté gauche. Les couleurs chaudes dominent le corps des émeutiers.

[...] A la suite de la publication par Charles X d'une série d'ordonnances limitant les libertés, Paris se révolte durant trois jours, les 27, 28 et 29 juillet 1830, journées appelées depuis lors les Trois Glorieuses. A l'issue de ces journées d'insurrection particulièrement violentes, Charles X abdique et s'enfuit en Angleterre. Louis-Philippe, le duc d'Orléans, devient roi des Français le 9 août 1830. Ainsi débute la monarchie de Juillet, monarchie bourgeoise.[...]

[...] Dans cette scène, tout est vrai, un suisse, un cuirassier, un enfant, des citoyens en armes, une femme. Ce sont ceux que l'on a vus durant les Trois Glorieuses. Cette femme à la poitrine dénudée, au bonnet phrygien, aux pieds nus, à la robe légère est bien une allégorie, celle de la Liberté. Pas d'abstraction, pas de figure idéale puisée dans l'Antiquité. Il n'y a que le peuple et cette Liberté pour laquelle on donne sa vie et qui n'est qu'une femme des rues sans pudeur. «Si je n'ai pas vaincu pour la Patrie, au moins peindrais-je pour elle...», écrit Delacroix à son frère le 18 octobre 1830. En prise avec l'évènement, ce tableau est un manifeste politique révélateur de l'engagement personnel du peintre. [...]

[...] Au fond, on devine Notre-Dame, qui sert de décor à cet évènement sacralisé. On a voulu voir dans le personnage en chapeau haut-de-forme, qui tient un fusil, un autoportrait de Delacroix, qui avait fait partie brièvement de la Garde nationale. On a traditionnellement fait de l'adolescent, qui surgit de la barricade, un pistolet à la main, sur la droite du tableau, une prémonition du Gavroche que Victor Hugo créera dans les Misérables trente ans plus tard.[...]

Extraits de la fiche du Louvre

Par son aspect allégorique et sa portée politique, l'œuvre a été fréquemment choisie comme symbole de la République française ou de la démocratie.

Cacher ce sein que je ne saurais voir (©Molière) :
-En 1999, lors d'un voyage pour une exposition de cinq semaines au Japon, les seins découverts de la Liberté furent masqués lors d'une escale dans le Golfe.
-En 2006, le gouvernement turc a demandé à l'éditeur d'un manuel scolaire de retirer cette illustration de son livre scolaire pour la même raison.
-Toujours en 2006, l'Etat américain du Maine considère ce tableau, qui illustre l'étiquette de la bière des Sans-culottes comme -manquant de dignité et indécent-. La commercialisation de cette bière donne lieu à un débat sur la liberté d'expression dans le Maine et dans quatre autres Etats.
(Vive la burq... heu... la Liberté !!)

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