Oui - I - parce qu'il y en aura des autres ! ^^

Caricature de Bernard Blier (Mathieu Reynès).

Dans Lola Bogota - Tome 1 - "Notre Dame de Colombie" (Reynès, Brrémaud et Chanoinat, Bamboo) Mathieu Reynès croque Bernard Blier et lui donne le rôle de Georges Abadi dit -Le Bazooka-, le parrain de la pègre bordelaise qui converse avec la vierge Marie grâce aux pilules pas très légales de sainte Lola.
(L'image ci-dessus est tirée de la page 19, case 6).

Caricature de Bernard Blier (Mathieu Reynès).
Lola Bogota - Tome 3 de Reynès (Page 11, case 6)

Blier est aussi caricaturé dans le Tome 3 - "Le camp des Siciliens", mais cette fois ci, il incarne Armand Abadi, le frère jumeau de Georges, et accessoirement à la tête d'une bande mafieux argentins spécialistes dans le vol de trains.

 

Bernard Blier (1916-1989) était un acteur français. Il fait ces études à Paris au lycée Condorcet puis suit des cours d'art dramatique chez Julien Bertheau et Raymond Rouleau. Ce dernier le fait débuter à l'écran en 1937 dans Trois, six, neuf. Refusé trois fois au Conservatoire, il persévère suivant les conseils de Louis Jouvet, et finit par entrer dans la prestigieuse institution.

Marcel Carné lui confie un rôle important dans Hôtel du Nord. Il commence à s'imposer lorsque la guerre éclate. Mobilisé, prisonnier, il s'évade et revient à Paris. Il reprend le chemin des studios et refait du théâtre de façon régulière. En 1947, grâce à Quai des Orfèvres et Dédée d'Anvers, il devient un acteur de tout premier plan. Manèges et enfin L'école buissonnière achèvent d'affirmer son talent.

Il devient un acteur très sollicité aussi bien par le cinéma que par le théâtre. Son type d'homme le cantonne alors dans des emplois de maris trompés et d'amoureux bafoués. André Cayatte avec Avant le déluge et Le dossier noir, lui offre alors des rôles dramatiques marquants, rôles qui le font découvrir par les cinéastes italiens. Dès lors, il va se partager entre la France et l'Italie. En 1959 il est l'une des vedettes de l'admirable film de Monicelli La grande Guerre. Plus tard il déclarera: "C'est grâce à [ce film] que les Italiens m'ont adopté comme l'un des leurs". C'est en effet l'Italie qui lui offre des emplois remarquables sous la direction, entre autres, de Lizzani, Visconti et Corbucci: Le Bossu de Rome, L'Etranger ... Il tourne aussi avec un jeune réalisateur français, Georges Lautner, dont il ne tarde pas à devenir la vedette fétiche: Arrêtez les tambours, Le Septième Juré, Les Tontons flingueurs, Les Barbouzes, Laisse aller... c'est une valse ...

Très amaigri, à bout de forces mais chaleureux, souriant et bonhomme tel que l'écran l'avait si souvent révélé, Bernard Blier apparut pour la dernière fois en public le 4 mars 1989 sur la scène de l'Empire, lors de la cérémonie des Césars. Debout l'assistance ovationna longuement le comédien à qui Michel Serrault, larmes aux yeux, venait de remettre le César d'Honneur qui couronne sa prestigieuse carrière. Puis, avec sa modestie coutumière et après un ultime salut il disparut en coulisse. Quelques jours plus tard s'éteignait celui qui fut le plus populaire des grands seconds rôles du cinéma français.

Depuis ses débuts, en 1936, il n'avait pratiquement jamais cessé de travailler et venait après au moins 180 films, d'ajouter à sa filmographie un dernier titre, italien, dont la traduction pourrait être, avec quelle ironie: Un éclat de vie. En novembre 1987, il avait d'ailleurs prévenu un journaliste qui l'interrogeait sur son éventuelle retraite: "Ah, non ! Si j'arrête, c'est que je suis mort !".

Les cinéastes français ont exploiter sa rondeur bon enfant et sa verdeur rabelaisienne, lui confiant surtout ces rôles comiques comme dans Jo et Le grand restaurant avec Louis de Funès, où d'ailleurs, il excellait. Je garde en mémoire des rôles que je ne lasse pas de revoir comme l'inénarrable émir Abdullah de Pétrole ! Pétrole !, le ministre soviétique que titillent les sirènes du capitalisme dans Twist again à Moscou, ou encore le vieux major homosexuel d'Ada dans la jungle. Blier a toujours été réservé sur le bien-fondé de cette image de bon vivant: "Le côté rabelaisien ne me ressemble pas du tout". Sans doute se sentait-il plus proche de l'inspecteur de police assassin créé pour lui dans Buffet froid par le cinéaste qui le connaît le mieux, Bertrand Blier, son fils.

L'expérience est un peigne que vous donne la vie quand vous êtes devenu chauve.

Bernard Blier

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